Françoise Tomeno
25 avril 2014
Une toute petite maison, au bord d'un tout petit étang,
à 1 kilomètre d'un tout petit village.
Lorsque j'ai su que ce serait là que j'irais passer
mes vacances, j'ai voulu savoir s'il y avait encore des commerces, un bistrot.
Sur un site dédié à la cuisine française, j'ai trouvé:
"Dernier commerce de C., l'assiette de C. a été
repris depuis 2007 par Françoise qui a redonné un nouveau souffle de vie à ce
petit restaurant traditionnel et qui effectue également des repas de famille.
Directeur : Françoise
Nom du Chef : Françoise
Passe sa vie en
cuisine"
L'affaire m'a paru
sympathique.
Dès le premier matin, j'y
fus prendre mon café. Le temps était beau bien que froid, c'est avec plaisir
que j'y suis allée à pied.
Il faisait chaud dans la
salle du bistrot, je me suis approchée du poêle, il était éteint. La chaleur
provenait de la cuisine où s'affairait Françoise, cuisine ouverte sur la salle
par une sorte de passe-plats. Françoise venait de me servir à côté, parce qu'elle
n'est pas qu'aux fourneaux, Françoise. Elle tient également l'épicerie qui
jouxte le restaurant/bistrot.
Françoise est là,
efficace, passant de la cuisine à l'épicerie, de l'épicerie au bar, du bar au
restaurant. Elle ne chôme pas, Françoise.
Quelques mots échangés, un
vrai accueil, qui sait ne pas trop en faire, qui le fait bien et qui donne
envie de revenir.
Et je suis revenue, tous
les jours, sauf le jour de fermeture.
Un jour, j'y suis venue déjeuner,
puis dîner la veille de mon départ, pour fêter ces jolies vacances.
J'avais annoncé ma venue,
et voilà que j'apprends que, le soir, c'est pizzas. Et moi, j'ai une sorte
d'intolérance au froment; alors, malgré mes origines italiennes, la pizza, ça
n'est pas pour moi. Lorsque j'ai su ça, j'ai dit à Françoise que je ne pourrais
pas venir.
Qu'à cela ne tienne, il
resterait bien quelque chose du menu du midi, on se débrouillerait.
Ainsi, j'ai pu terminer
mon séjour en passant chez Françoise me réchauffer, à la chaleur de ses
fourneaux, à la chaleur de sa disponibilité, de sa gentillesse, de sa
serviabilité, à celle de son accueil. Lorsque j'ai quitté le restaurant, Françoise
m'a demandé si j'étais sur le départ; comme je lui répondais affirmativement,
elle m'a souhaité bonne route, bon retour, et elle a ajouté: "Vous
reviendrez nous voir".
Que oui, Françoise, je
reviendrai.
J'ai ajouté que je
passerais le lendemain matin, sur le trajet, acheter de l'excellent fromage de
chèvre et des fraises, et que j'en profiterais pour prendre mon café.
Cette halte chez Françoise
s'est trouvée en harmonie avec la halte dans la vie qu'a représenté pour moi
cette semaine, dans la toute petite maison, au bord du tout petit étang, à 1
kilomètre du tout petit village.
Au passage, j'aurai découvert la
vertu du mot "halte", que l'on emploie si peu. Peut-être ne
savons-nous plus faire halte?