Françoise Tomeno
16 octobre 2013
Je suis venue de bonne heure ce matin, Lulu n'était pas encore arrivée.
16 octobre 2013
Je suis venue de bonne heure ce matin, Lulu n'était pas encore arrivée.
Il pleuvait des cordes, comme on dit, et je n'avais pas l'intention de filer ma balade le long de le Loire. Je me suis donc plongée avec délices dans la lecture d'un livre de Gilles Lapouge, "Utopies et civilisations". J'adore!
J'adore Gilles Lapouge et son incomparable style où la poésie le dispute à la culture et à la géographie. Si si, à la géographie; c'est un rois des "lieux", il en parle si bien.
J'adore ce livre, je l'avais déjà lu il y a bien longtemps.
J'adore ce livre, je l'avais déjà lu il y a bien longtemps.
Lulu arrive. je lui passe la Nouvelle République, le journal local, que j'avais parcouru avant de foncer tête baissée dans mon livre. Je la lui passe, mais seulement après qu'elle ait installé très confortablement sa petite chienne Justine sur la couverture qu'elle transporte toujours quand Justine est avec elle.
Et puis voici un nouveau, un nouveau pour moi dans ce bistrot. Seulement dans ce bistrot, parce qu'il m'est familier. Lorsque je travaillais dans le quartier, je le croisais parfois, lunaire. Il semblait entouré d'un nuage de coton très doux. On aurait presque pu palper le nuage.
Jean Louis, il s'appelle. C'est Mimi qui, en lui disant bonjour, me l'apprend. Il va bien, Jean-Louis. "juste un peu humide" précise-t-il en répondant au "Bonjour Jean-Louis, ça va?" de Mimi.
Il dégage quelque chose de ralenti, de doux. Il est là et il n'est pas là.
Mimi, elle, est bien là, c'est elle qui est de comptoir ce matin-là.
Nous sommes absorbés, qui dans la Nounou (la Nouvelle République...), qui dans son nuage de coton très doux, qui dans ses Utopies. Nous n'avons pas vu Mimi enfiler sa veste.
"Quelqu'un a besoin de quelque chose à la boulangerie?", interroge Mimi. Sourires, et ... non, personne n'a besoin de quelque chose à la boulangerie. Lulu s'inquiète de ce que Mimi n'emporte pas de parapluie. La pluie n'a pas cessé. "Je passerai à travers les gouttes" dit Mimi en franchissant la porte.
Lorsqu'elle revient, non seulement elle est passée à travers les gouttes, Mimi, mais elle a trouvé quelque chose à la boulangerie. Nous n'avions besoin de rien? Peut-être bien. Mais Mimi nous offre, à chacun, une chouquette.
C'était chouette, ce matin. Et chacun, chacune, avec ou sans nuage, a goûté ce présent partagé.
Il pleuvait des cordes et des chouquettes.