Estaminet Tomeno Mercier

Estaminet Tomeno Mercier

18 juin 2013

Tout simplement, pour rien, pour le plaisir

Aller au bistrot tout simplement, pour rien, pour le plaisir.

J'avais fini par me faire une quasi obligation de vous offrir une à deux chroniques par semaine. Une véritable petite entreprise de production de chroniques. Quel en était l'employeur imaginaire? Vous, dont j'étais en quelque sorte "l'obligée", comme on disait autrefois? Moi-même, menant ma petite auto-entreprise, façon libéralisme, où l'on doit faire fructifier son "capital humain", fût-il celui de l'écriture?

Retrouver le plaisir du "pour rien", simplement aller boire un café, se reposer, travailler. Ne plus être à l'affût, ne plus guetter les petites choses de la vie qui alimentaient ces chroniques. Pour autant, les laisser venir. Ne pas forcément les noter. Laisser faire la vie.

C'est ainsi qu'à la faveur de ce changement, j'ai pu me trouver à la rencontre de l'un, de l'une, ou de l'autre, un peu plus près. Je n'étais plus déjà-le-stylo-à-la-main-dans-ma-tête, pensant plus à ce que j'allais pouvoir écrire qu'à ce qui se jouait de l'un à l'autre, mais j'étais là, simplement. Alors les conversations se sont faites plus chaleureuses, plus proches, en restant dans la décence des connaissances de bistrot. Nous faisions connaissance. Cette connaissance a son coût: je ne peux plus publier une écriture concernant l'un ou l'autre de celles et de ceux qui me sont devenus plus proches. Respect pour leurs intimités. Et c'est bien comme ça, la vie n'est pas dans l'écriture, mais sur sa scène à elle.

Au passage, au cours de ce passage, des petites scènes se sont révélées cependant. Elles sont en réserve, prêtes à être écrites.

Chers habitués, vous ne vous apercevrez peut-être pas du changement. Pour moi, il a déjà eu lieu.
Je vous salue,
Françoise Tomeno
18 juin 2013