Estaminet Tomeno Mercier

Estaminet Tomeno Mercier

25 mars 2013

La Pavane à Michel Foucault

Françoise Tomeno
25 mars 2013

Je suis plongée, enfin je devrais être plongée, dans la lecture d'un chapitre du livre de Michel Foucault: "Il faut défendre la société". Contrairement à ses autres séminaires, celui-ci n'en a pas la rigueur, l'énoncé pointu, le regard acéré. Il se lance cette fois-ci dans une nouvelle réflexion, et c'est un chantier encore laborieux, un peu ennuyeux.

Entre un client que j'ai déjà vu plusieurs fois, un habitué. Il salue les uns, les autres, s'installe non  loin de moi. Il est rejoint un peu plus tard par un autre client que je n'avais jamais vu, mais visiblement habitué lui aussi. Leur rencontre semble le fruit d'un certain hasard, ils n'avaient pas rendez-vous.

Je continue ma lecture foucaldienne pour notre groupe de travail qui a lieu dans quelques jours, mais mon attention flotte un peu plus que d'habitude. À un moment, j'entends qu'ils parlent de danse. Je comprends qu'ils font l'un et l'autre partie d'un groupe de danses Renaissance. Ce sont des familiers, si ce n'est des amis. J'ai du mal à les imaginer dansant l'allemande, la courante, la gaillarde, en costume. Ils parlent de leur dernière séance consacrée semble-t-il à la Pavane. "La Pavane, c'est pas long, mais c'est chiant!...." dit l'un d'eux.

Et je me prends à penser que ce chapitre du livre de Michel Foucault, il est comme la Pavane: il n'est pas long, mais qu'est-ce qu'il est chiant!

Au demeurant, je tiens dans la plus haute estime Michel Foucault!