Estaminet Tomeno Mercier

Estaminet Tomeno Mercier

06 décembre 2012

4 psys au Chien Jaune

Françoise Tomeno
6 décembre 2012

Cathy repart samedi pour St Pierre et Miquelon. Elle est native de là-bas, travaille là-bas. Cette année, comme les années précédents, elle a pu obtenir des formations sur le continent, et en profite pour rencontrer des collègues.

Et ce soir, grâce à elle, nous nous retrouvons pour dîner au Chien jaune, nous quatre, collègues et amis, Cathy, Marie-Claude, Pascal et moi-même. Nous avons partagé par le passé des moments de travail riches, lors de réunions qui avaient lieu une fois par mois.

Autour de la table hexagonale (octogonale?), sur le lieu de travail de Pascal, nous nous retrouvions  à une petite dizaine autour d'un café qu'il nous préparait, avec cette attention qui le caractérise. Nous commencions la réunion, tout en attendant le coup de fil de Cathy qui nous appelait depuis ses îles. Là-bas, c'était l'après-midi,  chez nous c'était après le dîner. Ah ces étonnantes réunions, avec Cathy au bout du fil, participant à la réflexion et aux discussions parfois fort animées. Tout cela n'était pas exempt d'humour.

Ce soir, la table est rectangulaire, le décor genre vieux bistrot début XXème. Notre amitié nous trouve dans la fantaisie, l'invention, le rire. Ca fuse.
Nous parlons de ce travail passé, de l'évolution des services, mais aussi de certains de nos patients, petits ou grands, qui ont parfois l'art de nous bousculer, avec tendresse, humour. 

Et puis nous évoquons le fait que nous n'allons pas nous revoir tous les 4 avant peut-être un an, lorsque Cathy reviendra. Et dans ce bistrot où nous sommes bien, où la cuisine est excellente, nous voilà débordant d'imagination loufoque, inventant des colloques à Saint Pierre ou Miquelon, colloques aux titres les plus improbables. Bien sûr, le Comité Scientifique et d'organisation, c'est nous, nous serons aussi les intervenants et le public. Le programme se promène entre sérieux et  décalé.
Faudrait trouver un sponsor; on va lui vendre le mot "communication", en ce moment ça marche, même si ça ne veut pas dire grand chose de précis.
Nos éclats de rire se propagent dans le bistrot. Nous frisons le fou-rire, nous le laissons éclater.

Autour de nous, chacun, chacune, poursuit sa conversation, sans se soucier de notre bonne humeur et de notre fantaisie. C'est bien ainsi. C'est une des vertus des bistrots de permettre que se poursuivent des vies parallèles.

Il est tard, chacun doit retourner "à la maison". Nos rires se transforment en émotion lorsqu'il faut dire au-revoir à Cathy. Nous restons gais cependant, même si un peu de gravité s'est glissée entre nous.

Ce bistrot ne le saura jamais, mais il a permis qu'ait lieu cette belle rencontre, au cours de laquelle notre fantaisie est allée puiser sa loufoquerie dans les capacités d'inventions de l'enfance.

Merci, Cathy.....